Scolarité : retranscription de la vidéo d’introduction
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Bonjour à toutes, bonjour à tous,
C’est Manu Liard.
Comme d’habitude, je suis ravi de vous retrouver ici. Comme d’habitude aussi, je vous le dis, parce que, comme d’habitude, c’est effectivement le cas ! Je suis vraiment content et ravi, de systématiquement, vous retrouver via ces petites vidéos.
J’ai un petit peu l’impression de systématiquement commencer toutes mes vidéos de la même manière, en vous disant que je suis content ! Mais pourquoi m’en priver, puisque c’est effectivement le cas !
Content, je le suis aussi, parce que je me rends compte que, effectivement, au fil du temps et de toutes ces petites vidéos que je partage avec vous, je reçois beaucoup de retours… beaucoup d’entre vous qui partagent tout un ensemble de choses, ici et sur d’autres supports aussi. Donc, c’est assez sympathique, et assez chouette de pouvoir échanger comme ça, tous ensemble.
Aujourd’hui, je voulais vous parler d’un sujet… j’ai aussi un petit peu l’impression de toujours me répéter, mais… c’est de nouveau un sujet, je pense, qui est un peu vaste, puis quand même très intéressant. Donc, on va quand même évoquer la chose brièvement ici.
Et pour tout vous dire, c’est vrai que, normalement, quand j’enregistre ces vidéos, j’y pense un petit peu avant et je vois comment je vais m’adresser à vous, de manière plus ou moins structurée… j’espère que j’y parviens… je le pense… il y a des fois aussi où c’est vraiment et complètement improvisé. C’est le cas aujourd’hui !
Pourquoi je veux vous parler de ce sujet particulier, aujourd’hui, qui est en fait, la scolarité… pourquoi ça m’est venu d’un coup, aujourd’hui ? C’est simplement parce que j’ai traversé il y a un petit moment… une petite demi-heure… le quartier universitaire de cette jolie petite ville qui se trouve derrière moi, que vous voyez peut-être, qui est assez sympa, qui s’appelle Coimbra.
Coimbra, c’est donc une petite ville qui se trouve au Portugal, entre Lisbonne et Porto, à peu près à la même distance entre ces deux grandes villes. Vraiment très chouette comme ville. Une fois de plus, on n’est pas là pour faire du tourisme, mais… très sympa ! Il y a des petites collines partout… je peux peut-être vous montrer un petit peu, quand même… des petites collines vertes, à gauche, à droite, dans cette ville, qui est traversée par une jolie rivière… . C’est vraiment, vraiment très sympa !
Et donc, c’est une ville qui est vraiment estudiantine. Il y a un quartier estudiantin, avec les universités, là-haut. Et ça m’a rappelé un petit peu ma scolarité…
C’est un sujet où j’ai beaucoup, beaucoup lu, à ce sujet, donc, concernant les HP, concernant les zèbres que nous sommes. Quand je vous dis que j’ai tout lu, j’ai vraiment tout lu ! Et de tout, pour être précis, à savoir que pour certains HP, manifestement, la scolarité, ça se passe très bien… c’est fantastique… tout va bien… ils traversent leur enfance, leur adolescence, à l’école. Et puis ensuite, l’université… si vous me passez l’expression… il pètent la baraque, à l’université, comme on dit… ou l’uni, en Suisse, ou l’unif, en Belgique… ou la fac, en France. Tout se passe sans problème. Il y en a d’autres, à l’autre extrême, où ça ne se passe vraiment pas bien du tout, pour diverses raisons.
Je voulais en fait partager avec vous aujourd’hui ma propre expérience, en quelques mots, parce que c’est vrai que moi, ça n’a été ni la catastrophe, ni non plus… il faut bien l’avouer… je n’ai jamais vraiment… si vous me passez l’expression… pété la baraque, dans la mesure où j’ai même été contraint, pour des raisons familiales, d’abandonner l’université, assez rapidement…
Il y a peu de personnes qui le savent… c’est vrai que je n’ai pas de diplôme universitaire. Je suis ce qu’on appelle un autodidacte. J’ai appris beaucoup de choses par moi-même. Et ce que peu de personnes savent, c’est qu’en fait, quand j’ai démarré ma vie professionnelle sur les chapeaux de roues, pour des raisons personnelles, et familiales, j’ai en fait continué malgré tout à suivre des cours à l’unif, en Belgique, dans une école qui s’appelle l’ICHEC, l’Institut Catholique des Hautes Etudes Commerciales, qui est donc une faculté commerciale. Et donc, en élève libre. Ça m’a permis effectivement de pouvoir faire des choix dans mes cours. Je suivais des cours de première, deuxième, troisième et quatrième année, tout ça en même temps. J’ai fait ça à peu près pendant deux ans, deux ans et demi, sans que personne ne le sache, d’ailleurs. Ça m’a appris beaucoup de choses, mais c’est vrai que, au final, je n’ai jamais eu de diplôme universitaire.
Mais au-delà de cette petite mésaventure familiale, qui m’a empêché de clôturer mes études universitaires, je dois bien avouer que, avant ça, dans mes études qu’on appelle en Belgique – puisque j’ai fait mes études en Belgique – pendant les études secondaires, principalement… primaire, ça a été… de 6 à 12 ans… ça a été, plus ou moins… mais de 12 à 18, ça a été un petit peu chaotique.
Et pourquoi chaotique ? Principalement par le fait que j’ai souffert, vraiment, à ce moment-là, d’expériences pas forcément très agréables, dans la mesure où il était question de cacher ma douance. C’était vraiment ça, face à certains élèves, certains de mes copains-copines, mais aussi et parfois – et j’ai toujours trouvé ça extrêmement dommage – par rapport à certains de mes professeurs.
Je me souviens d’une expérience que j’ai eue… j’avais à peu près 15 ans. Une prof de maths… j’étais complètement fana de mathématiques ! Pour moi, c’était vraiment un jeu… . Et cette prof, dont je me souviens très bien du nom ou du collège dans lequel elle enseignait, et dans lequel j’étais, et que je ne répèterai pas ici… c’est une dame… quelque part, je ne lui en veux pas… je pense qu’à l’époque, c’était un petit un petit peu difficile, peut-être, de se rendre compte de ce qui pouvait éventuellement m’arriver, parce que ce n’était tout simplement pas forcément reconnu… . Mais cette dame n’a vraiment strictement rien compris !
L’exemple qui me vient en tête, et que je vous avoue que j’ai raconté dans mon livre, est en fait tout simple. Cette dame m’a un jour appelé au tableau pour résoudre… je ne sais plus… une équation un petit peu compliquée… . Donc, j’arrive au tableau… je fais l’exercice en deux lignes, trois lignes… j’arrive à une réponse… . Je me fais incendier par cette professeure ! Tout de suite, je me retourne vers le tableau en me disant : où est-ce que j’ai commis l’erreur, qu’est-ce qui se passe ? Elle me renvoie à ma place, et jusqu’à ce que je finisse par comprendre que ce qui ne lui plaisait pas, c’est que la réponse était bonne, mais qu’en fait, il fallait que je développe ! Alors… développer… euh… je sais pas… peut-être qu’il fallait que je rajoute des parenthèses, à gauche ou à droite, mais moi, mon raisonnement, il était clair, il était direct… manifestement trop rapide. Donc, il fallait que je développe. Et voilà pourquoi cette professeure m’incendiait, complètement, parce que, à son sens, je n’avais pas suffisamment développé.
C’est une chose que je n’ai jamais comprise. Et surtout, que c’est le genre d’évènements qui m’est arrivé plusieurs fois, dans ma vie d’étudiant. Au point même que, après avoir changé d’école, et toujours au cours de math, il m’est un jour arrivé une autre mésaventure, que je raconte aussi dans mon livre, d’ailleurs, un petit peu plus en détails.
Début d’année… septembre… on commence à avoir des interrogations, en mathématiques aussi. Et puis des contrôles, à la Toussaint, si je me souviens bien… . Et puis, on arrive à Noël. Et puis, en janvier, on reçoit nos résultats. Et la professeure de mathématiques, qui était une femme quant à elle assez formidable… vraiment un génie… entre le professeur Tournesol et Einstein ! Elle était fantastique… nous annonce tout à coup… elle est face à la classe… elle annonce à tout le monde : « Alors… il m’arrive quelque chose, cette année, d’absolument fantastique ! Parce que, voilà, je fais ça depuis plusieurs années : toutes les cotations de mes élèves, je les mets sur une cotation à 1000, je fais une règle de 3. Et figurez-vous que cette année, eh bien voilà, il y a dans cette classe un étudiant qui est arrivé à… », si mes souvenirs sont bons, on devait être à 988, quelque chose comme ça, sur 1000. Neuf cent huitante huit, pour les Suisses qui m’écoutent. Donc, chose tout à fait exceptionnelle !
Forcément que, à ce moment-là, j’ai tout de suite compris qu’il s’agissait de moi, puisque j’avais bien suivi mes résultats de toutes mes interrogations, de tous mes contrôles, sur les trois/quatre premiers mois de l’année. Et en un instant, j’ai vécu forcément un grand, grand moment de solitude, dans la mesure où, vu que c’était quand même assez exceptionnel, je savais très bien que j’allais passer pour une espèce de bête bizarre, ce qui bien entendu a été le cas, puisque cette fameuse professeure très sympathique m’a forcément désigné, m’a regardé, en me disant : « Et voilà, c’est Manu, donc, qui a obtenu cette cote exceptionnelle de… ! ». Alors là, mon sentiment de solitude, il a vraiment été très, très vif, puisque j’ai eu une bonne vingtaine de paires d’yeux de mes copines-copains de classe qui se sont tournés vers moi. Personne ne savait bien entendu que j’avais eu tous ces bons résultats, sur les trois/quatre premiers mois de l’année.
Et voilà… en sortant de là, je peux vous garantir qu’on se sent vraiment seul, parce que les copains-copines, tout copains-copines qu’ils sont, vous regardent d’un air, l’air de dire : « Attends… qu’est-ce que c’est que ce bonhomme ?! ».
Au point même que, par la suite, je me suis tout simplement torpillé, volontairement, à des interrogations et des contrôles, simplement… en me bousillant ! Je répondais aux questions, puis, à un moment donné, j’arrivais à la fin du truc, au bout d’une heure d’interrogation et de contrôle périodique, et je me disais : bon… ben là, il va falloir que j’enlève deux/trois bonnes réponses, parce que sinon, ça va recommencer… . Et c’est ce que je faisais. Donc, c’était un petit peu compliqué.
Tout ça pour vous dire que, effectivement, ce sont quelques petits exemples. Et qu’au niveau de la scolarité, je pense qu’il y a vraiment, vraiment matière à faire, malheureusement. Il y a certains pays, je crois savoir… je ne connais pas bien, je vous avoue, mais… dans le nord de l’Europe, ils sont très en avance à ce niveau-là, dans la préparation des jeunes, des adolescents, par rapport à ce genre de problématique, si on peut appeler cela comme ça, ou encore dans le suivi beaucoup plus précis des jeunes. Et c’est pour moi un élément essentiel, je trouve : il y a vraiment une communication à aller chercher par rapport à ça, par rapport aux jeunes… parce qu’il est vraiment, vraiment capital de suivre ces jeunes, au plus proche de leurs capacités, de leur potentiel en fait, qu’ils soient HP ou pas d’ailleurs.
L’essentiel pour moi, c’est qu’avec ce qu’on vit aujourd’hui dans le monde, sans vouloir faire des grandes théories, ça me semble quand même assez essentiel que les jeunes, dans un contexte où tout va de plus en plus vite, il est vraiment important de les suivre le plus scrupuleusement possible, je serais tenté de dire. Malheureusement, ça n’est vraiment pas le cas, sans vouloir tirer dans les pattes des professeurs, qui font tout ce qu’il faut, souvent… pas toujours… pour soutenir leurs élèves.
Mais tout ça pour revenir sur le sujet principal, c’est effectivement cet aspect de scolarité, parfois difficile, pour les HP, pour les zèbres. Et un point qui me semble aussi absolument essentiel, dont pour cela, c’est qu’effectivement, la détection – et non pas le diagnostic – … la détection, donc, d’un jeune et d’un enfant HP doit vraiment être réalisée le plus tôt possible, dont, aussi, pour qu’il puisse effectivement avoir une scolarité plus adaptée, sans doute, à ses besoins et à ses compétences. A défaut, on rencontre des problèmes.
Une fois de plus, pour ma part, je pense que je m’en suis assez bien sorti, même si je me souviens vraiment d’avoir eu des grands moments de solitude, comme je vous l’ai expliqué…, mais je suis intimement persuadé qu’il y a un bon nombre de jeunes et d’adolescents qui se sentent complètement isolés dans leur scolarité, et qui sont complètement, finalement, bafoués dans leur potentiel… .
Une fois de plus, je rejoindrai là mon ami Matthieu Lassagne, qui effectivement est à la recherche aussi de ce genre de concept, peut-être un petit peu moins chez les jeunes, mais plus par la suite, mais où l’idée est vraiment, quelque part, d’aller vraiment chercher le potentiel de chaque individu, HP ou non, zèbre ou non… ou… comment dire… j’en perds mes mots… ou repéré effectivement zèbre et HP, mais tous ces jeunes qui, effectivement, se doivent de pouvoir être à la hauteur de ce qui les attend. Et surtout, de pouvoir utiliser leur potentiel.
Donc voilà, je voulais simplement partager ces quelques expériences personnelles avec vous. Et surtout, ouvrir le débat, parce que là, il y a vraiment, vraiment… comme les autres sujets que j’ai déjà traités… mais il y a vraiment là pour moi un véritable sujet de société. Et, je pense, beaucoup d’expériences diverses et variées, auprès des uns et des autres, que ce soit pour vous-même ou que ce soit pour vos enfants, ou les enfants de vos proches…
Ce qui me plairait vraiment, c’est que vous puissiez, une fois de plus en toute bienveillance, partager toutes vos expériences par rapport à cette problématique de la scolarité, que ça se passe à partir du plus jeune âge, jusqu’à l’adolescence. Et voire même, aussi, quand on est en études supérieures.
J’aurais encore d’autres anecdotes à vous raconter mais que vous pouvez découvrir dans mon livre. Certaines sont assez cocasses, d’ailleurs, sur le sujet… assez amusantes, parfois !
Une fois de plus, n’hésitez pas à revenir vers moi, directement ou indirectement. Un bon nombre d’entre vous le font de manière directe, sur le blog ou sur les différents supports que j’offre. Certains d’entre vous, et certaines d’entre vous, s’adressent aussi directement à moi en message privé. Que ce soit un moyen ou un autre, tout va bien pour moi !
Et puis, souvent, c’est vrai qu’il m’arrive (vous l’aurez remarqué) de repartager certaines expériences de certains d’entre vous, ou certaines d’entre vous, de manière anonyme, puisque j’estime que si l’on s’adresse à moi de manière anonyme… non pas anonyme mais personnelle… je respecte la vie privée des gens, et ce qu’il se passe de leur côté, tout en partageant leur expérience, mais de manière anonyme.
J’en reste là ! Je vais, une fois de plus, aller refaire un petit tour dans cette ville de Coimbra, qui est vraiment très sympathique ! Si jamais, aussi, en message privé, je pourrai vous donner deux/trois petites adresses. J’ai été luncher ce midi dans un très chouette endroit, qui s’appelle Santa Clara… vraiment très sympa.
Au plaisir de vous lire, et… je vous dis : à tout bientôt !
Bonne journée !
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