L’intuition, cette belle alliée…

par

“Je le savais… je le sentais…!”

Qui peut se targuer de ne jamais avoir prononcé cette phrase, sans pour autant, toutefois, réellement saisir l’origine de cette étrange sensation ?

Car, en effet, autant formidable que particulièrement intéressant, l’intuition n’en demeure pas moins un instrument assez insaisissable.

Véritable pilier pour le développement personnel de certains, l’intuition ne revêt que très peu d’intérêt pour d’autres. Pourtant, exploitée et utilisée de façon adéquate, et surtout à bon escient, elle se révèle être un outil potentiel particulièrement porteur pour, à la fois, mieux cerner et comprendre son environnement, mais aussi, se construire un raisonnement stable et efficace. Il s’agit alors d’utiliser ce merveilleux moyen d’écoute de soi-même, en vue de considérablement renforcer son équilibre personnel.

Comprendre son environnement

Selon la propre acceptation que l’on en a, l’intuition peut être considérée comme étant une simple faculté d’esprit, ou un véritable processus qui s’intègre dans un système global de pensées. Il s’agit alors de se rapprocher de la notion d’expertise puisque, par définition, le domaine de compétences s’en retrouve fortement élargi.

Intuition et raisonnement : amis ou ennemis?

L’une des définitions de l’intuition consiste à la considérer comme étant une “forme de connaissance immédiate, qui ne recourt pas au raisonnement”.

Ce postulat consiste donc à l’opposer à la raison, caractérisée par d’inébranlables certitudes.

Platon

Platon, Pascal, Descartes, et bien d’autres encore, se sont penchés sur ce phénomène, longtemps considéré comme mystérieux, qui consiste finalement à se trouve face à un choix particulier, sans forcément se baser sur la raison, sur le rationnel.

Pourquoi ce choix précis ? Dans l’absolu, on l’ignore.

Dans les faits, il s’agirait pourtant là de la résultante d’un travail complexe du cerveau qui, sur base du rassemblement de très nombreux éléments (issus tant de l’expérience récente que de la mémoire à moyen ou long terme), génère en définitive un choix final, avec pour simple hypothèse que l’un de ceux-ci prédomine.

Même si souvent qualifiée d’irrationnelle, l’intuition peut d’ailleurs aisément s’inscrire dans un processus logique et séquencé, quoique partiellement inconscient :

  • Latence permanente (tous les sens sont aux aguets)
  • Prise de conscience inconsciente (!!) des nombreux éléments environnants, dont des détails les plus fins
  • Acceptation et autorisation tacite de l’irrationnel
  • Montée en puissance et développement du processus (dont par une vision globale de la situation)
  • Synthèse, mise en œuvre et application
  • Accueil du raisonnement et de ses compléments rationnels
  • Conclusions et construction de l’expérience

Une autre approche?

Connaissance

Plus subtilement, une autre définition de l’intuition évoque un “mode de connaissance, de pensée, de jugement perçu comme immédiat”. La notion de ‘perception’, par définition incertaine, induit ici une forme de passivité de l’individu, qui se laisse finalement faire par une certaine forme d’irrationnel.

Assez paradoxalement, il lui semble alors impossible de réaliser que cet ensemble d’éléments – traités, ordonnés, structurés – constitue finalement un tout, inconsciemment réfléchi, … et donc rationnel !

Souvent, d’ailleurs, la raison suit l’intuition. Alors qu’elle devrait presque s’y opposer, elle construit la suite, le tangible, la sécurité, tout en permettant d’atteindre beaucoup plus de subtilité.

Dans cette logique, l’intuition et la raison jouent des rôles effectivement différents, mais peuvent être considérées comme étant parfaitement complémentaires. En définitive, il s’agit de les utiliser toutes deux quotidiennement, dans un équilibre perpétuel, avec pour objectif d’optimiser un résultat global.

Complémentaire

Il s’agit toutefois d’avoir confiance en soi, en son propre raisonnement (même passif et inconscient), afin de libérer ce “laisser-faire”. En s’accordant cette confiance, l’on autorise alors l’intuition à s’exprimer ouvertement, et à trouver sa voie de justesse, avec pour conséquence – parmi d’autres – un véritable renforcement de… sa propre confiance en soi ! Ne serait-ce pas là un fabuleux cercle vertueux ?

Intuition vs. émotion

Tant l’intuition que les émotions semblent jaillir du plus profond de soi-même, sans qu’il soit forcément aisé d’identifier la source de ce phénomène.

Pour cette raison, nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui tendent à assimiler l’une à l’autre. Il importe toutefois de distinguer l’une de l’autre, tout en les accueillant toutes deux, tant de façon simultanée qu’adaptée.

Peurs, joies, désirs font généralement surface par le biais d’émotions. Paradoxalement, ces expressions intimes se dressent en obstacles au phénomène de l’intuition, qui s’en retrouve presque bridé. A l’opposé, les émotions peuvent, quant à elle, être la résultante de perceptions purement intuitives.

L’intuition chez le Haut Potentiel

Sensibilité, empathie, hyperesthésie, … : autant de caractéristiques nourricières de l’intuition qui, chez le Haut Potentiel, induisent une certaine amplitude du phénomène…

Tant la qualité que la quantité des éléments qui la composent s’en retrouvent ainsi renforcées, avec pour résultat, une pensée en arborescence encore plus puissante. Cette alimentation intensive, par de multiples perceptions, offre d’ailleurs une concrétisation nettement plus aisée de l’apparent abstrait qui est initialement perçu.

Arbre

Alors que l’intuition diffère de la raison sur le fait qu’elle se base aussi sur de très petits détails, il s’agit là d’une belle opportunité à développer pour aller encore plus en profondeur, tout en se gardant toutefois de basculer dans l’excès, voire le perfectionnisme.

La clairvoyance dont bénéficie déjà souvent l’individu concerné quant à son environnement est en outre encore plus puissante. Au-delà d’apporter une aide considérable dans les choix à opérer pour soi-même, l’intuition se transforme aussi en un formidable outil pour comprendre l’autre, en lui apportant des voies de progrès, voire de véritables solutions.

Il s’agit enfin de s’offrir la possibilité de contrer la nécessité d’anticipation que tout un chacun recherche pourtant intuitivement, et d’éviter ainsi les effets anxiogènes des multiples tergiversations qui en découlent, en se fiant plutôt à son intuition, dont les premiers signes arrivent plutôt sur le tard.

Attention

Trois risques principaux sont toutefois à surveiller :

  • Entre émotions et intuition, la possibilité de se perdre sur le chemin de l’irrationnel vers le rationnel est bel et bien présente.
  • L’intuition est parfois ignorée, voire étouffée (volontairement / consciemment, ou pas), dont par un certain manque de confiance en soi et/ou – pire encore – un véritable sentiment d’imposture.
  • La perception de l’entourage face à cette clairvoyance, à cette lucidité potentiellement intrusive et incomprise, rend parfois complexe la relation avec les autres. Comment être entendu, convaincre?

“Tu ne sais pas comment faire? Suis donc ton intuition…!”

“Votre temps est limité, alors ne le gaspillez pas en vivant la vie de quelqu’un d’autre.

Ne soyez pas piégés par le dogme – ce qui revient à vivre selon le résultat de la pensée d’autrui. Ne laissez pas le bruit de l’opinion des autres étouffer votre voix intérieure.

Et le plus important, ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. Ils savent déjà ce que vous voulez vraiment devenir.

Tout le reste est secondaire.”

Steve Jobs

S’il est foncièrement impossible de développer directement son intuition, comme on renforce par exemple sa créativité ou son intelligence émotionnelle, il est toutefois concevable (voire vivement conseillé) de travailler certains éléments qui la nourrissent.

Puisque souvent considérée comme irrationnelle, sans doute parce que peu connue et mal comprise, l’intuition peut faire naître de puissants sentiments d’insécurité. Paradoxalement, d’aucuns n’hésiteront toutefois pas à régulièrement prôner son utilisation, en guise de ‘bon conseil d’amis’ !

Et parmi ces conseils, il en est un qui apparaît directement dès l’évocation de la notion d’intuition : l’invitation à agir ! Objectif : trouver immédiatement LA voie, LA solution, LE remède. A défaut, et dans l’éventualité où ce graal ne serait donc finalement pas atteint, ce sont apparemment la déception, le désarroi, presque un gâchis qui sont rapidement évoqués!

Or, se fier à de l’irrationnel – ou du moins à ce qui est communément considéré en tant que tel – est loin d’être évident ! D’où la nécessité de tenter de ‘rationnaliser’ le phénomène au mieux, afin de se rassurer, et de renforcer sa démarche, peut-être effectivement salutaire.

A cette fin, il convient alors d’emprunter certains chemins de traverse, par l’application de quelques trucs et autres astuces qui, si appliqués de façon récurrente, viendront renforcer la capacité d’accueil de cette fameuse et secrète intuition…

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