Hyperesthésie et Haut Potentiel : rencontre explosive !

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Le corps humain : quelle merveille…

L’hyperesthésie. Une appellation quelque peu barbare, qui traduit, au niveau de la perception des sens, une sorte de dysfonctionnement du corps humain. Véritable petite merveille, ce dernier connaît en effet parfois quelques petites faiblesses…

Retour sur quelques notions de biologie…

Les systèmes osseux, liquides ou encore vasculaires ô combien complexes situés au sein même de notre oreille interne, informent ingénieusement notre cerveau de toutes les subtiles perturbations de l’air qui nous environnent. Objectif : transformer l’ensemble en sons, chacun étant parfaitement identifié, classifié, et donc, compréhensible.

De même, nos papilles gustatives, membranes olfactives, cristallins ou autres terminaisons nerveuses lui transmettent simultanément quantités d’informations, toutes autant précieuses qu’essentielles. A quelles fins ? A celles de nous faire bénéficier en permanence de nos cinq sens, essentiels à l’équilibre de vie quotidienne.

Mais qu’en est-il lorsque cette association magique devient précaire, soudainement ou même progressivement ? Accidents, mais aussi dérèglements physiologiques peuvent alors venir affecter tout, ou partie de cet ensemble si parfaitement conçu.

Parmi ceux-ci, l’hyperesthésie.

Hyperesthésie : définition, formes, origine et symptômes

S’il est un mot que l’on peut associer à l’hyperesthésie, c’est le mot “trop”. Lorsque frappé par cette pathologie, un individu se verra en effet affecté par un excès de sensibilité liée à l’un, ou parfois plusieurs de ses sens, de façon isolée ou simultanée.

Rattachée à un seul sens, l’hyperesthésie est communément appelée “hypersensibilité” (auditive, olfactive, tactile, …). Peu de relations à établir toutefois ici avec l’hypersensibilité émotionnelle

Avec des symptômes pourtant similaires, ses causes et origines peuvent être tant physiologiques que psychologiques : nerfs endommagés (blessure), atteinte du thalamus (structure du système nerveux central), carence en vitamine B12, diabète, déséquilibres alimentaires, consommation excessive de certaines substances (caféine, théine, alcool, drogues), états dépressifs, …

Les symptômes liés à l’hyperesthésie peuvent prendre certaines formes légères, telles qu’une simple sensibilité accrue, jusqu’à engendrer des affections nettement plus contraignantes (hyperpathie : douleurs persistantes ; inflammation nerveuse ; formication : picotements ; …).

L’hyperesthésie au quotidien

Odorat

Un individu frappé d’hyperesthésie sera par exemple capable de déceler une odeur bien avant tout le monde. En outre, sa propre perception de certaines effluves persistera bien après leur disparition ; ou même, à l’évocation future d’un souvenir connexe aux moments alors vécus ; ou encore, lors de la stimulation similaire d’un autre sens.

Cette sensibilité particulière pourra en outre lui faire profiter d’un don puissant. Ainsi, “nez” est un organe, mais aussi une profession, très recherchée dans le domaine de la parfumerie.

Cette importante sensibilité pourra devenir potentiellement désagréable en des lieux à fortes odeurs. En outre, certaines eaux de toilette et autres parfums apparaîtront parfois comme étant particulièrement nauséabonds, au point même d’en éprouver des sensations de véritables nausées.

Vue

La vue peut, quant à elle, être particulièrement perçante. Les détails les plus subtils d’une scène, tels que de simples ombres, sont alors aisément et automatiquement détectés.

Dans certains cas, la vision peut se troubler, tant la recherche inconsciente de détails est considérable. En outre, c’est ce sens qui est communément considéré comme étant le plus important générateur de fatigue.

Ouïe

L’ouïe est parfois extrêmement fine. De nombreux sons peuvent être captés de façon simultanée, qu’ils proviennent de sources variées, ou soient de fréquences ou de niveaux différents. Cette particularité offre de grandes possibilités de captation de détails imperceptibles à d’autres.

En revanche, ce qui finira parfois par être considéré comme un véritable brouhaha pourra devenir très incommodant pour la personne concernée.

Goût

La reconnaissance de fines saveurs offre de nombreuses sources de satisfaction, dont gastronomiques.

Ce sens, subtil, offrira toutefois de potentielles désagréables expériences lorsque le sujet concerné se verra contraint de déguster des mets par exemple trop épicés à son goût, sans pour autant que les autres convives se sentent eux-mêmes affectés.

Toucher

Le toucher, quant à lui, est un sens dont on ne soupçonne absolument pas l’importance.

Au-delà de la simple reconnaissance des matières, il s’agit là pour tout être humain de ressentir non seulement ce qui entre en contact avec le bout de ses doigts, mais aussi (et peut-être même surtout), de le mettre en relation directe avec son environnement. Ainsi, ce sens l’aidera-t-il considérablement dans la gestion de son quotidien, dont, par exemple, au niveau de la marche.

Si frappé d’hypersensibilité sensorielle, un individu disposera enfin de grandes facultés dans la découverte de ce qui l’entoure, ou encore de matières. Il est en outre reconnu que l’habileté et la créativité s’en trouvent alors considérablement renforcées.

A noter que les capteurs épidermiques (environ 50 par cm²) recouvrent l’ensemble de notre corps. En cas d’hypersensibilité, du moins au niveau de certaines zones, de désagréables sensations peuvent survenir chez la personne concernée. Ainsi – et il s’agit là d’un exemple souvent évoqué –, une simple étiquette de vêtement peut devenir particulièrement dérangeante pour un individu frappé d’hyperesthésie. Quant au petit caillou dans la chaussure…

Les implications 

Globalement, nos cinq sens nous permettent de prendre conscience, même involontairement, de notre environnement, et de nous y intégrer de façon sécurisée.

En cas d’hyperesthésie relative à l’un et/ou à l’autre d’entre eux, cette perception de choses invisibles implique un processus de stockage et d’analyse plus conséquent qu’à l’accoutumée, en vue d’un traitement simultané des informations recueilles et, finalement, d’une globalisation particulièrement complète (en fait, systémique). Celle-ci pousse alors la personne concernée vers des retranchements souvent enrichissants, mais parfois perturbants.

Car en effet, ce qui peut être considéré comme étant une perpétuelle pollution de son corps risque d’apporter des désagréments parfois ingérables. En outre, d’autres implications annexes et indirectes peuvent apparaître, telles que des difficultés de concentration, ou encore, une complexification des relations avec les autres.

Exemple d’inconvénient par rapport à l’entourage : alors que, consciemment ou non, tous les sens sont en éveil, l’on donne alors l’impression vers l’extérieur que l’on n’écoute pas, que l’on ne fait pas attention, que l’on est rêveur, que l’on regarde avec trop d’insistance. Généralement, cela ne plaît pas…

A noter que ces débordements incontrôlés peuvent également induire une certaine forme d’anxiété.

Excès de sensibilité : le choix entre avantages ou inconvénients

Profiter ou subir son hyperesthésie, telle est la question ! Deux approches peuvent être envisagées.

La première consiste à profiter de cette formidable source d’informations diverses et variées pour construire un ensemble solide, logique, fort et puissant.

Et à réaliser que nous sommes bel et bien là face à une véritable source de… ressources !

Il s’agit alors de capter le bon et le beau à outrance, afin de décupler… le bon et le beau !

La seconde : essayer de saisir, comprendre et apprivoiser le phénomène, avec pour objectif d’en minimiser les implications, dont sociales.

Parfois, l’exacerbation est en effet telle qu’il est compliqué de s’en accommoder. L’objectif est alors de tenter de gérer, voire d’en amoindrir les effets secondaires, dont par certains petits trucs et astuces que chacune et chacun peut utiliser ou adapter en fonction de ses propres besoins ou envies.

Un doux mélange des deux… une sage solution ?

Quid pour le Haut Potentiel

En l’absence de “filtre naturel” dont sont dotés ses congénères, le Haut Potentiel aura à gérer ces quantités d’informations additionnelles, en sus de tant d’autres.

Connexions neuronales

Doté de connexions sensorielles à la base non seulement plus nombreuses, mais aussi, gérées par une vitesse neuronale largement supérieure, il verra ainsi son hypersensibilité des sens encore davantage décuplée. La voie vers l’hyperesthésie est ainsi très largement ouverte…

Telle que soulevée par Jeanne Siaud-Facchin, la notion d’ “hyperconscientisation” peut également mener à quelques difficultés. En effet, à force de tout percevoir, la pensée en arborescence de la personne touchée est décuplée vers des questionnements sans fin, ce qui peut entraîner une réelle déconnexion par rapport à la réalité.

Attention donc aux HP sceptiques ! En effet, il existe alors un risque important d’être incompris, et de se voir refouler ses émotions, sa sensibilité, ses angoisses et ses peurs (pourtant justifiables et justifiées).

A l’inverse – et sans doute est-ce là le plus important –, cette mise à disposition de sensations additionnelles représente une source quasi inépuisable de points d’appui, eux-mêmes vecteurs de possibilités d’un développement personnel bien plus subtil, et donc porteur…

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